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Partenaires de l'aventure

PART 2011

19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 21:43

A TRIPIN' WAY

 

"Quoi?! Une déclinaison de Pianotrip sur plusieurs axes?!!                                                                                                           - Ben ouais, Normal..il ne se laisse pas plier aussi facilement dans une boîte, l'animal..."     

Un an s'est écoulé, et Pianotrip a multiplié ses caps en vue de mouler son existence dans une forme défintive. Une forme définitive oui, mais socle unique..Eh bien non! C'est ainsi qu'après avoir traversé en musique et à bord d'un vélo solaire les paysages et les habitants du continent, l'acte a continué son itinéraire. Pendant de longs mois, il s'est mis à traverser les cadres en bois, la scène, et plus récemment les festivals. On vous laisse arpenter l'horizon de ses azimuts en tripant fort pour que ces échos vous parviennent dans un futur proche, autrement que par la tendre mais muette lucarne du net. Voici l'horizon de ses mues.

Pianotrip aujourd'hui, c'est :

Un spectacle Live, dont la programmation se poursuit en salles et festivals.

Une exposition itinérante qui a vu le jour dans le Centre Jean Moulin au festival du Grand Bivouac à Albertville, du 26 au 29 octobre 2012. Elle continuera de voyager avec ses échos si on lui prête un regard attentionné sur la route de Lyon, Paris, Sofia, Venise, et Lisbonne dans le courant de l'année 2013.

Le bonhomme de chemin de Pianotrip est aussi entrain d'entamer une phase de reconversion papier: deux ouvrages (Un beau-livre et un premier roman) sont en cours de rédaction depuis notre petit QG. Ils seront achevés dans le courant de l'année 2013.

P.S: Le trip vous manque à l'âme? Un peu de gaité en acte dans le quotidien cette année? Sachez qu'un café-citoyen circule actuellement sur les routes entre la France et l'Espagne, jusqu'en Andalousie cette année. Son doux nom? La Galoupiote. Son ptit site www.lagaloupiote.com.  

Elle est pas belle de possibles improbables, la vie?

                                                                                                                                                        Tripement vôtre,     Lou Nils & Christophe Clavet

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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 18:42

 HOME SWEET HOME !

 

On dépose les malles, le piano, les vélos, pêle-mêle. Temps sublime des retrouvailles ; un palmarès d’émotions au quotidien. Revoir les proches, s'entourer de ses racines, festoyer, mais aussi acheter une baguette de pain croustillante, et tourner la clé dans la serrure en rentrant dans un Chez Soi...Redécouvrir à l'intérieur le charme hypnotique d'une baignoire, et gagner le même lit chaque soir...La prochaine étape pour nous, c’est du repos, et en profondeur.

La suite ?

On est arrivés en France épuisés, avec, au creux des corps l’envie intacte d’exulter. Phase de décantation intense. A la question récurrente de "mais ce n'est pas trop dur de rentrer, se remettre dans le moule?" on préfère sourire de toutes nos dents, tellement elle nous semble loin de notre coin de terre et aspirations. Le bouillonement de créer, de jouer, de se sentir en vie, et d’agir dans ces mondes en mouvement est encore plus intense, à présent. Pas de doute: une crise, c'est vraiment fait pour décriser. On est dans le monde des possibles, et on y reste. Les éternelles questions commencent à affluer, depuis l'extérieur « Vous allez écrire un livre ?" « Un petit film » ? Le mot aveugle « d’après-projet » coule comme un robinet grand ouvert, heueusement, y'a la baignoire.

Alors la dead-line de la suite 2012 : on va commencer à tout rassembler...Relire les carnets, trier les photos, les rushs, sortir les musiques qui nous ont traversé. On va s'atteler à donner un rendu final de cette exploration en piano de 19 mois dans le quotidien et l’actualité électrique de l’Europe. La question, entre autre, c’est : quel support va être à même de restituer au mieux la densité de ce qui s’est donné à parcourir ?

Côté perso, la conclusion hâtive aujourd’hui et maintenant, c’est que toute cette route nous a galvanisé par des idées de création au sens large, et on va continuer à se réaliser dans cette voie. C'est puissant et fragile en même temps, ce chemin; ça tient du dedans comme du dehors pour en vivre. En continuité directe on va donner une forme définitive à nos travaux pratiques dans Pianotrip, qui se déclinent entre musique, textes, dessins, et photos. Pour le reste, l'avenir & les rencontres nous diront la suite, de façon bien plus magistrale que ces premières prévisions à vue de lorgnette. Ce ne sont pas les idées  qui manquent..Tant de choses restent à vivre au XXI ème siècle, avec un peu d'imagination et les tripes qui tambourinent.  

En attendant, comme on n'a pas l'habitude de venir/partir les mains vides,  on en profite ici pour vous inviter à découvrir notre nouveau site où un aperçu de ce qu'on a entrepris dans la traversée est disponibe. Ce site s’est peu à peu construit depuis les routes portugaises, pour arriver jusqu’à vous. (accessible par l’onglet "site" depuis la page d’accueil www.pianotrip.com ou directement ici : www.pianotrip.net

Nous continuerons à donner des nouvelles. STOP. 

Très prochainement une expo devrait voir le jour. STOP.

 Peut-être un livre aussi. STOP.

 

    Avons pas dit notre dernière note, -STOP- ni notre dernier cri. STOP. Ni notre dernier trip. FIN DE TRANSMISSION.  

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13 novembre 2011 7 13 /11 /novembre /2011 17:49

Tanger-France

On s’était laissés au Maroc, sur les hauteurs de la ville avec un piano posé là-haut, tout en haut, face à l’Espagne, 12 kms en face.
Ca-y-est, c’est décidé: on a pris nos billets de bateau. Après un bon mois ici, on décide de s’embarquer pour la France.
Avant de d'embarquer, Adam, de l’association Cospe,  nous a invité à partager un couscous traditionnel avec sa famille, le couscous de la maman ! Excellent. Rendez-vous donné à 10h, le temps de préparer le couscous, mais surtout d’aller chercher les ingrédients qui vont bien... On a fait les 4 coins de la ville pour les trouver  : la préparation du couscous ici c’est tout un rituel, la préparation dure des heures, le savoir-faire  est un art.

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10.jpgOn  fera le trajet de Tanger jusqu’au port en camion. Trajet effectué avec Abdoullah, le même chauffeur, qui avait tenté de nous amener à Tanger-Med, un mois plus tôt. Le grand sourire, on embarque le vélo qui est toujours très fragile et plus qu’incertain. On se demande à chaque mètre si une roue ne va pas lâcher, ou les freins..Enfin, on est plutôt sur le qui-vive. On n’aura pas trouvé les pièces ici pour réparer les roues correctement (une bonne trentaine de rayons reste à changer, les plaquettes..). Le chauffeur est un type super sympa. La tranquillité, le sourire et toujours une p’tite blague pas loin. 4.jpg
Direction Tanger-Med, à 40 kms de Tanger ville, donc, avec la France comme nouvel horizon. On prend la petite route qui longe la côte, vallonnée, magique. Cette route, Abdoullah la connait bien, il la prend très souvent car il assure les transports de marchandises entre les deux points. Il est tangérois de naissance, ce qui est très rare, nous explique-t-il : dans les années 70, il y avait seulement 50 000 habitants ici, contre 1 000 000 aujourd’hui.
Arrivée à Tanger-Med, le nouveau port : Un immense chantier, 3 ports sont ici en construction. Ça fourmille. On décharge comme on peut, sur un talus de terre battue, avec des bouts de planches, qu’on trouve à proximité.
Il fait chaud, on salut Abdoullah et on se dirige vers la gare maritime. On a notre ticket pour la France dans la  main, ça fait réfléchir. Chaque moment nous rapproche de plus en plus de notre bon vieux pays, qui nous paraît à des années lumières, depuis qu’on a fait le grand saut à dos de piano, et en même temps, qui n'a jamais cessé d'être à deux pas. A deux pas, dans le mental, à deux pas, dans notre manière de vivre avec les mêmes codes, en Europe, à deux pas, géographiquement, avec tous ces transports qui bouillonnent dans tous les sens tous les jours.. Validation du ticket auprès de la compagnie Comarit, puis on passe la douane. Les gens nous regardent avec un grand sourire. Vient notre tour. Les douaniers sont super sympas (comme tous ceux des frontières qu’on a traversé d’ailleurs..). Ils nous questionnent, questions plus personnelles que professionnelles, petite séance photo. Puis on se dirige vers l’entrée du bateau. On est en avance, dans 2h on sera sur le pont, à regarder l’eau salée depuis le haut.

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Les voitures commencent à embarquer. Nous sommes postés à droite de la porte, on est sensés être les derniers à entrer...
 « Bonjour ! Alors comme ça, vous transportez un piano sur un vélo ? ».C’est le commandant du navire.. On restera à discuter au pied du bateau une bonne demi-heure. Il habite Marseille, (quand ce n’est pas un petit bateau, qui le conduit dans tous les recoins secrets de la belle bleue, avec sa femme). A la retraite, mais il exerce toujours.  Il ne peut pas se passer de la mer, mais sur le ferry, « il prend la place de personne ». Un homme comme on en rencontre pas tout les jours. Malgré son poste à responsabilité,  il reste disponible, à l’affût, attentif, présent : le charisme qui n’écrase pas et qui force le respect..
Il nous fait embarquer immédiatement sur le bateau, quelques marins nous poussent pour monter sur le ferry : le « fameux » Biladi. Le soir même, on est invité au carré du commandant, avec l’équipage. On pose les valises et on monte sur la passerelle du commandant pour assister au départ.
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Voyager en bateau nous fait entrer dans un autre espace-temps, un temps qu’on adore. A chaque fois qu’on est monté sur un ferry, le sentiment troublant de se sentir en mouvement, sans les jambes qui œuvrent pour pédaler..Ça nous provoque une sensation de voyage vraiment différente, des vacances, qu’on ne se lasse pas d’apprécier. On se laisse guider, comme deux gosses.  C’est le 7ème ferry depuis le départ. Celui qui marque le retour au pays. Dans le grand salon, les mondes se croisent, on est tous dans le même acquarium, propice aux rencontres, une communication plus spontanée. Ici on est encore un peu au Maroc. Il y a une mosquée à bord.

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36h de traversée, 2nuits.
La vue de la France, et la manœuvre d’arrivée dans le port de Sète, on voit tout ça depuis la Passerelle (cabine de pilotage). Des larmes qui tambourinent sur les joues. J’avais oublié que c’était si fort de revenir.


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Le débarquement
La fin de l’expédition Pianotrip relève de l'anthologie. Le capitaine nous a prévu un container ( !!) à l’arrivée pour laisser le vélo quelques jours, afin d’aller chercher des pièces neuves (rayons, jantes).  A notre retour, à peine sorti du container, Le Janot (triporteur) a mis un terme à son épopée, en direct : une petite marche de 10-15 cm, comme on en a passé des centaines depuis le début.. Une toute petite marche qui fait que le moelleux de roue droite s'est brisé en solo. Les vis qui tenaient la roue au moelleux ont cédé, à même le sol. Une cassure nette, pile, dans l'enceinte sécurisée du port, comme un cadran de montre qui s'arrête avec une fissure, voici que j'envisage ce qui n'est pas visible de l'oeil mais qui clignote de partout dans l'air, et qui nous entoure: la ligne d’arrivée de ces 7000 kms en musique...
Avant de s’activer sur le qui-vive pour trouver au plus vite des cales et éviter un retournement dévastateur, on  assiste, le souffle coupé, à un arrêt physique instantané, à une arrivée jusque-boutiste ; une arrivée à temps réel, qui vient confirmer le caractère assez hors- norme de ce qui nous a tenu et traversé, sur les routes. Nos  corps et esprits sont fatigués, on ne le savait pas encore, mais on a fini par (y) arriver. On est là, à regarder l’embarcation qui vient de marquer l’arrêt du trip, pas mal épuisés, troués d’images, de musiques, et d’émotions assez diverses. Contents de s’être écoutés, sur le choix du billet retour en France.., Nous sommes encore en Zone internationale, la dernière blague de ce trip, qui aura toujours fait les choses à sa manière, à la fois ni queue ni tête et si infini de sens. Un douanier passe, s'arrête, La chair de poule lui court sur les bras, il nous les montre, hébété « je crois qu’il vient de se passer un truc de fou..Vous..Vous avez dû vivre un truc de fou depuis tous ces mois, ça me hérisse de partout ! » C’est à peu près cela, Monsieur.
Un dernier air sonne au piano.  Le dernier qui s'est ajouté au répertoire, en cours de route..Il résonne comme un ultime clin d'oeil à l'imprévu qui colle, dans toute sa nature, au temps du présent : « Le Marin », d'Alain Souchon.

On l’aura fait ce tour d’Europe. 

Et maintenant, c'est par où la suite?

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5 septembre 2011 1 05 /09 /septembre /2011 14:18

BREAK INN TANGER

On part de séville, sous un soleil noir.  Plein cap sur Jerez puis Tarifa, l'extrême sud du pays. La canicule fait fumer l'asphalte des routes, le soleil tue, ici.  

  CANICULE- MODE OPERATOIRE

Nieble -Sévilla web- Du Lever au point du jour à 11h: pédalage sur les routes

-De 11 à 18h: Personne dehors.. Il n'y a absolument Personne dehors: Indice maximal de fournaise imminente. Apprendre à déserter rapidement les embarcations pour aller se caler au plus vite sous un arbre, au mieux dans un café-clim. (Garer au préalable le Janot à l'ombre, humidifier la caisse du piano...).  

- 18hà 22h: pédaler à nouveau, et avancer sous des températures plus clémentes

23h à 1h: Dîner + Lieu de campement. Ici la nuit n'a pas la même saveur. Dans les bourgades, les gens sortent de chez eux vers les 20h/ 21h, et la vie locale reprend son cours jusqu'à 1 ou 2h du matin. 

On a tiré jusqu'à Tarifa sous ce mode. On pédale sur des routes vallonnées et fumantes, bordées de champs de tournesols et d'herbes jaunies. Paysage de steppes brûlées.

   

 

 

 

 

 

Tarifa- La ville à caractère multi-facette

 

Tarifa-1.jpgDe retour dans l'extrême pointe sud du pays, cette fois en été. Plus la même ville, l'activité déborde, on a du mal à la reconnaître. Ici, c'est la décontract' attitude, et on retrouve le mot d'ordre partout: "100% fUN" peint en propagande criarde sur le mur des hotels, ou des stickers "fUnky attitude", "Surf & Love" multi-colores sur les panneaux de signalisation quelques kms avant l'entrée...On est prévenus.

Sur les routes, tout le monde en Andalousie a un avis tranché sue le "cas" Tarifa: 

- Cité idylique où se rencontrent majestueusement l'océan atlantique et la mer méditerranée 

 - ville asservie au vent, aux ruelles étroites peuplée de fous

- ville touristico- buisness rapaçée depuis une trentaine d'années par des commerces étrangers (entre Hollandais, français, italiens, anglais...)  

- Micro pôle du kite-surf qui a su acquérir un statut mondial par se qui constituait sa faiblesse initiale: le vent casi permanent

- Paradis des sports de glisse, du fun-fashion et de la fiesta déglinguée

 - Petite antichambre de l'Afrique, visible d'en face (accessible en 35 min de traversée, sur 17 kms)

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On arrive en sueur: retrouvailles au Melting pot, avec Paola, Lola la patronne..Pedro & David aux abonnés absents sur le petit tableau noir de l'entrée, le temps passe (On y était passés en décembre dernier, on arrivait de génova par bateau. Prévue pour une nuit, l'escale s'est finalement prolongée d'1semaine, à faire rencontres sur rencontres, soirées sur soirées). On sort d'un épisode caniculaire, les annecdotes sont à point: on raconte aux concernés le destin de la chanson "Via con Me", de Paolo Conte. Chanson italienne jazzy qu'on a embarqué sur le vif depuis Tarifa, après l'avoir écoutée sur la chaîne hi-fi de la Vinothèque, au cours d'une soirée de dégustation et décrété sur le champs son intégration au répertoire, pour le reste du périple. Elle a évolué en reprise pendant 6 mois, le long des kms et des paysages,  pour finir...en Live, en face de Mr Paolo Conte en personne, qui s'est carrément accoudé au coffre du piano pour l'écouter confortablement, à Lisbonne.

 

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Tarifa-Tanger

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Un autre continent est face de soi, à portée de regard, les deux pieds dans l'eau. Les pays du Magreb. Magreb-Maroc. Tanger à nouveau. Tanger-Tarifa. Les deux identités en antithèse; activités et rythmes radicalement différents, à quelques brasses de là. De la tunique au topless; du muezzin à la dancefloor, pour faire court. 

 

On embarque un beau matin avec l'idée de ne s'attarder au Maroc que le temps d'une aprèm, pour une connection portuaire. La traversée nous avancerait directement au nord de l'Espagne, en 2 jours (Tarifa-Tanger / Tanger-Barcelone)...Il en sera tout autrement: au cours de la journée "transition", qui se vit en authentique parcours Fort Boyard,  on finit sur les rotules, à constater un énième pliage de roue sur une aire d'autoroute, la connection de bateau perdue.  

Un trajet imprévu d'une cinquantaine de bornes à faire en moins de 3 heures entre le port de Tanger-ville et Tanger Med (nouvellement construit) par lequel tous les bateaux à l'exception de tarifa partent, dorénavant. L'avantage de ce nouveau port, c'est qu'il désengorge le trafic de la ville. L'inconvénient? On se retrouve comme des bleus, avec toutes ces bornes (dont 2 petits cols) à parcourir par temps caniculaire, en moins de 3h. On court comme des lapins dans le port, au camion transporteur qui nous trimballera là-bas par voie rapide.. Qui veut? Qui veut? On court..au point d'en oublier un peu trop vite que le triporteur dans un camion finit souvent mal, côté boulons.Alors oui, on le trouve en moins de 20 minutes, pile à la sortie du port notre camion. Oui, On le charge en temps record (1O minutes) et oui..: on s'arrête en plein milieu du trajet, sur une belle aire d'autoroute, coupés au ras de l'élan, avec un problème de sangle, et la force latérale du poids, qui a sciemment grignoté le physique et la fonction de notre roue gauche arrière. Abdoullah, notre chauffeur en djellaba blanche et casquette benetton qui nous répète invariablement " c'est Tanger qui te laisse pas partir, tu vois? Tanger veut le Piano!"+ le dicton moderne " Avec le prévu, on est sûrs de ce qui est prévu. Heureusement, il y a l'imprévu.." sur lequel une bonne partie du périple ...On y restera au final un mois, à Tanger. 

 

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Plus tôt, on a fait la connaissance de Camille, reporter radiophonique française sur Tanger, qui nous attend au débarquement, micros et casques pas très loin. On se rencontre sur le pouce, en plein tronçon ubuesque où on apprend qu'on a 2 heures pour gravir une cinquantaine de bornes avec deux/ trois cols, si on veut espérer embarquer dans la foulée pour Barcelone. Entre Fiasco d'infos et imbroglio de camionette-transporteurs à démarcher fébrilement..Camille nous glisse spontanément un plan de son appartement et de son lieu de travail.."Au cas où". Vive Camille.

17h, ce même jour: Les vélos atterrissent  dans un vieux bâtiment des années 60 , le sol en terre battue réaménagé en garage surveillé, dans une rue du centre, qui longe le cimetière juif et la longue ligne des grand  taxis mercedes beiges, en attente.

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L'arrêt au Maroc, c'est au final parfait comme panoplie d'alternatives. On peut, de là, s'embarquer pour Barcelone, joindre directement Londres, ou embarquer pour la France. On met ce futur choix en stand-by , et on revient au présent d'une ville à explorer en piano, un pays, un continent, qui a finit par apparaître comme une évidence, voire un incontournable.

  What Else?

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Retour à la petite pension de décembre, qui continue de nous faire dormir pour la somme de 4 euros chacun.  L'histoire bien actuelle, aussi, du portefeuille qui n'arrête pas de maigrir, en coda. Pas par échec, sa pâleur maigrichonne. Plutôt par intransigeance, celle de ne pas se conformer qu'à une loi unique, et de se donner les moyens de pousser les moyens réels et les idées au plus loin.

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 Retour à la cinémathèque de Tanger et ses thés à la menthe dans des grands verres;Quand on sort dehors, ça parle français, espagnl et arabe, il y a des babouches et des djellabahs dans la rue. Des répétitions sont fréquentes au petit parking, au milieu du ballet des voitures et des carioles, les gars du parking apprécient.    

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Les forces tardent à revenir, l'impulsion physique a été coupée à ras, brisée sur le grill de l'aprèm. Mais depuis tout ce temps à avancer sans filet,  le moral a appris à ne plus écopper en éponge: on se redéfinir dans l'immédiat, à partir des failles: c'est la force et la vie d'un acte continu. Plus qu'un contre-coup physique, on arrive à un tournant interne: le sentiment d'avoir vu, entendu, traversé bcp de terrains; vécu à plein poumons et à pleine balle des situations passablement inédites, dans un tronçon de vie qui est allé à l'essentiel, du point de vu du rapport au monde. Le moral reste au top, le rire au bord des lèvres, c'est le poids du vécu qui pèse.  

  Retour à l'envie brûlante de mettre en place un Pianotrip tout en haut, là-haut, place du Méchoir, dans le quartier historique de la Kasbah, une fois les forces retrouvées. Quitte à ce que ce soit le dernier, tout là haut.  Tanger-art5.png

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Nous ne sommes plus en Europe: Refus simlutané de poser le Piano sur une initiative personnelle, mais de tenter une action commune, avec la Wilaya (l'équivalent du Conseil régional).  On franchit les portes de l'association italienne Cospè, installée dans la médina. L'ambiance y est chaleureuse, l'asso soutient notre idée de déambulation musicale dans la ville. Elle sera notre lien direct avec les autorités marocaines, qui soutiennent et autorisent en temps record (2 jours!) un Pianotrip dans les murs. Une rapidité qui tient "Du jamais vu", nous confirme-t-on dans les bureaux. On est exténués, mais ça, ça revitalise l'envie, qui reste intacte, à l'intérieur. 

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Tanger-art17-copie-1.pngLe Janot est endommagé, Zorba aussi. Fatigue de la révision complète, quelques jours avant de le lancer dans la ville. Une dernière échappée belle jusque-boutiste, où le Janot claudique en procession ambulante, pour déposer le piano d'abord dans le parc, puis, après une pente infiniement sèche, sur les hauteurs du quartier historique, qui surplombe la mer et fait face à l'Espagne, à l'Europe: Place du Méchoir. Adam, membre de l'asso, nous accompagne avec sa femme et son fils. Sa présence, son feeling avec les gosses des rues nous permet d'envoyer la dernière séance." [...] Il faut savoir garder son calme, ne pas perdre le regard plongé dans l'autre, et lui faire comprendre que même son couteau planqué dans sa main, derrière son dos, n'aura pas d'issue..."

Le même soir, c'est la fête du roi dans la ville, une première: il y assiste en personne, présent dans les murs de Tanger. Un dispositif gargantuesque de défilés, feux d'artifices, concerts géants ébranlent la ville. On regarde tout cela en privilègiés depuis une terrasse magique qui donne sur la mer, logés pour une semaine dans la maisonnette cossue où vivent Camille & Thibault. Vive les Camille et les Thibault

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 16:40

Espagne- Andalousie. Sur la route de Séville

 

+ 5000 Kms

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Première discussion:

" Ici nous, on Aime le Concombre. D'ailleurs on ne mange Que du Concombre, et on est fiers de notre Concombre, qui ne tue Personne ici ! "  

  On est vite mis au parfum.  On passe d'une langue douce à caractère soporifique au choc d'une langue piquante et tranchante (un train d'enfer dans le palais). Et puis il y a la réalité du terrain:  Quand on entre le premier jour en Espagne par la frontière d'Ayamonte, l'info internationale tourne en  micro-pointillé autour du mouvement des Indignés et  en thriller continu au sujet du comcombre tueur. On constate les dégâts médiatiques que ça cause dans le coin. Et la colère ambiante relative au sujet:  dans la presse, il s'agit d'un matraquage-légumier pour une poignée de jours. Sur place, c'est la paralysie des cultures, le gel de l'achat, et le fruit d'une méfiance locale, souvent sourde et aveugle. C'est pourtant pas vraiment ça, l'Andalousie.

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Quand on passe cette onzième frontière, on  passe du côté des 5000 kms sur roues. On aura mis deux jours à comprendre que le climat est roi ici, et la journée fragmentée à son dictat: avec une large pause obligatoire, bien au milieu. Le corps a ses raisons que la raison aurait mis trop de temps à chercher à  comprendre. Déjà difficilement imaginable, mais ici on gagne encore 10 degrés, ce qui nous amène à la température d'un four géant sur les routes. Un four qui rend amorphe tout être vivant pendant le temps de cuisson réglementaire de l'aprèm. Les nuits sont animées de vie locale et étirables jusqu"au petit matin, à la ville comme à la campagne. 

  Les prévisions : Pour nous l' idée est de s'enfoncer dans les terres andalouses pour rallier Séville. Puis monter-descendre les plaines à pic pour gagner Tarifa. De là, embarquer pour le Maroc, et prendre dans la foulée la connexion Tanger-Barcelone, qui nous fait gagner en quelques jours le nord de l'Espagne. 

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Extrait du Carnet Perso - Sur la route de Séville, Arrivée à Huelva: le Pélerinage del Rocio

L'Andalousie, c'est plutôt ça.

J+ 2: Quand on entre tôt le matin dans Huelva, on entend une déflagration. Réflexe primaire: "Quelle roue vient d'exploser / comment garer le triporteur?" Réflexion secondaire: " Rien à voir avec le matos: On pédale au beau milieu d'une artère principale, où le coup d'envoi d'une gigantesque marche locale vient d'être lancé".

Bingo. On se retrouve nez à nez avec..Le plus grand pélerinage folklorique d'Espagne: El Rocio, pour être plus précis. On se dévisse la tête et les oreilles sur place pour comprendre qu'on a changé d'époque et de rapport au monde, en un rien de temps: sur les bords de la route, les habitants ont revêtus les costumes traditionnels andalous. Le bruit des sabots de chevaux  et de chants flamencos se font de plus en plus présents. Non, on est plus en 2011, et l'andalousie nous donne tout de suite un de ses plus beau corazon. (plus de détail: El Rocio dans la malle).
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Séville en ébullition

Ca vire à la canicule quand on entre dans la ville. Info-Flash: à 18h, un panneau d'info affiche 46°...

Une dizaine de Pianotrips sont créés, installés in vivo. Vicky, derrière son bar, nous  ouvre les portes de la ville. On fait les premiers repérages -promenades en compagnie deJosé, ex-erasmums sur Marseille.Coup de coeur du projet pour l'Institut Français, il s'en fait le relais. On assiste aussi par le plus grand des hasards, bloc-note au poings,  à la conférence "Arts et Nouvelles Technologies", à l'Université internationale d'Andalousie.  esp7.jpg 

esp14.jpgOn rencontre, évidemment, et on joue. En coups  de coeur du centre historique, dans ses ruelles qui s'élastiquent en impasses ; en coup de théâtre, à des arrêts de tram; en coup de soleil, à même le béton du centre commercial Nervion..Des accueils - coups de foudre, en général. Le son  se réfléchit sur les parois resserrées des bâtiments, ou se perdent, éphémères et abruptes, sur des terrains plus vastes (places, avenues). Certains participent, un accordéoniste se greffe à point, plus tard une petite fille improvise, des 4 mains, une femme joue un swing parfait avant de s'enfuir en courant. Le tout se consomme dans l'immédiat, à chaque fois différents.

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Séville. Les habitants nous la décrivent comme une petite ville sympa à habiter. Nous,  on baigne dans le gigantisme. On vit un décalage phénoménal avec le Portugal.  Première grande  ville espagnole. Un caracatère trempé, des taureaux, des bars-concepts, des robes flamenco en vitrines, ses Indignés sur la place".." (cf malle aux trésor).  Le Guadalquivir qui la traverse majestueusement. Le pays des tapas et du "jamon serrano" qui n'a rien à envier à ceux des italiens. On retrouve ici la convivalité gastronomique des pays du sud, où tout est sur la table. La Grèce n'est pas loin, vu d'ici.   

esp17.jpgCa fait très longtemps qu'on a pas mis les pied dans une grande ville hypermoderne. On se sent d'un coup voisins de la France, dans la consommation, les structures et organisations de l'espace. Les vélos fourmillent, avec des pistes cyclables et des réseaux dans tous les sens. Niveau vêtements,  l'hyper modernitude rend fécond un nombre impropbable de négoces, partout. Tous plus saturés les uns des autres: du concept délirant au prix le plus attrayant / repugnant..Il y en a pour tous les goûts, et tous les portefeuilles.  Un vrai phénomène, une préocupation sociale qui nous percute la rétine. Dans la rue, on reste hébétés par le foisonnement de modes vestimentaires,  et de l'aspect impec' des passants. Un culte, ces multi-magasins fédérateurs,  dans les villes modernes d'Europe.on avait un peu oublié.

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Bulle de souvenir- De Pilar  au Rio Tinto  

pilar.jpgOn reste le temps d'une dizaine de Pianotrip en roues libres dans les murs. Pilar nous accueille dans son atelier d'artiste, où on loge pour 15 jours. Plasticienne et interprète de renommée internationale, on découvre son parcours de vidéo-performances dans les rues de la ville, dans les années 90, son oeuvre, ses expos..Au fil des discussions qui se multiplient, elle nous livre ce qui l'anime, dans le fond de ses créations. Des actes à bras le corps, indissociables de sa vie perso. Captivante. Les racines de son parcours résonnent curieusement avec les nôtres.  D' un soutien de fond qui génère de l'apaisement et des impulsions pour la suite. La rencontre est forte. La croisée d'itinéraires est troublante. De cette rencontre naît d'ailleurs un Pianotrip d'anthologie, qui nous a fait revenir à vélos dans la petite bourgade de Niebla (c'est à dire..à 70 kms, quand même).  3 jours de créations dans un paysage hallucinant, paradoxal et caniculaire, sur les rives du Rio Tinto. Un paysage  qui nous avait de toute façon pris le mental et la mémoire en otage, depuis qu'on l'avait foulé. Pilar participe, on part investir les lieux avec, entre autre, un costume traditionnel sur mesure, qui sort de son atelier sévillanais.

 

 

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les routes fument quand on repart en direction de Tarifa, et le soleil est noir à vivre. Il tue ici. On continue sur un mode plus intransigeant jusqu'à tarifa, où on part retrouver nos amis rencontrés en hiver: Paola, David, Pedro, Lola, l'auberge du Melting Pot, ...Une promesse qu'on avait faite, de revenir dans l'année. 

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2 août 2011 2 02 /08 /août /2011 22:26

LE LONG DE LA COTE  L.A

On part de Lisboa essorés (encore plus que lessivés). Nécessité de se reposer en profondeur. Le corps titube et se fait maladroit, à reprendre les vélos chargés des bagages au complet. Une boule dans la gorge, de faire tourner les roues une dernière fois dans la ville, sur un dernier trajet qui mène au port.  Laisser décanter la foire aux idées, le festival de sons, les avis, les images, les rencontres. Chasser l’accumulation. Dépressurisation du cerveau dès la sortie de la ville, par ferry, le temps d’une traversée d’ une poignée de minutes, en mettant le cap sur Almada. Besoin de Stand bye.

S’arrêter dans notre cas, ça veut dire continuer de  pédaler..Mais on a un itinéraire casi tout en dégringolade: longer la côte ouest puis passer en Algarve, sur la côte sud du pays et arriver en Espagne, par la frontière d’Ayamonte.

Direction première : Setùbal. Puis : Comporta.  Puis probablement :  Sines. Puis : on sait pas. Puis : on s’en fout pas mal en fait. L’idée c’est de mettre le cap sur l’Espagne. Alors on dégringole, à faible allure, sous le soleil exactement.

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Le printemps tire à sa fin, des bouquets de  fleurs émergent encore dans le sable. Les cigognes s’organisent dans leurs nids géants, en haut des lignes électriques, avec leurs petits fraîchement débarqués de l’œuf. Les jours grandissent. Galvanisant et extrême de vivre ça dehors. Paysages de littoral et jardins aux fleurs exotiques. Du sauvage et de l’ épuré: sur la partition de la route, des petits bleds perdus se brouillonnent en côtes natures. Le piano respire un peu, en solo. On roule, traversés d’influences, des musiques en pagailles à l’esprit, la même envie d’exulter tout au fond du fond, mais l’énergie à Plat. A déballer en roues libres des airs et des rengaines qui s’incrustent aux lèvres de façon durable. Klaxons festifs sur la route. « Here come the sun » de Nina Simone qui vient se nicher dans la tête en boucle, et qui fait trembler le regard.  Le coeur qui fait bang-bang.

Les conversations dans les ptits bars : « oui, vous dites que vous allez en Espagne, et que vous êtes à la bourre..Mais on se fait pas de soucis : l’Alentejo, vous en sortirez pas tellement ça va vous plaire.. On vous garde ici, au pays». Ou encore, au sortir du village San tétonio, où le maire nous a invité et reçu comme des papes : «Au revoir ? oui oui, c’est ça..A bientôt plutôt. Le temps de passer l’Algarve, et de revenir en courant ! » On nous quitte, confiants.

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VIE DE BORD

Au moment de manger, sur les petites routes, on se cale souvent sur les places des petits villages, qui abondent en ce moment de foires aux produits régionaux. A point. On dort en camping sauvage sur l’étendue des plages atlantiques vierges, avec la tranquilité d’une inter-saison. Dormis aussi, sur le parking de la Police, à Comporta. Parce qu’un restaurateur de plage nous avait fortement déconseillé de dormir sur la plage. Réaction du policier en arrivant : «  ...Bah pourquoi tu vas pas dormir sur la plage ? »...

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Le coût de la viande et du poisson restent très accessibles. On fait l’acquisition d’une mini barbecue portatif: Une acquisition capitale: Juste fiers de l’avoir à bord, ce symbole de pépèritude affirmée. Panard total: en deux secondes, des darnes de saumon grillées et fumées au bois de pin, des brochettes, quelques entrecôtes y passent. La culture barbeck du sud, vous savez ce que c’est...
Les rois du Benzouz qu’on est. On le range à contre coeur dans l’espace des villes qu’on croise.

Bulles de Souvenir
Almograve- La Baie des pêcheurs

Dormis, une nuit, dans une petite baie cachée de pêcheurs, qui nous aménagent leur baraquement en bois pour la nuit*.Des pics de récifs noirs sortent et encerclent la baie, en bas. L’océan vient lécher la roche de temps en temps. Un poulpe séché s’agite sur des pinces à linges. Plus bas, les petits bateaux sont alignés, prêts à embarquer. Sauf que les courants sont trop agités pour une virée ces temps-ci. Un vrai mirador planqué dans un parc naturel encore vierge. Des poissons frais grillent dans la poêle , puis au barbeck. Du pâté local circule. Sylvain*, vient nous retrouver, une salade et des bières artisanales à la main. Il sort sa guitare et entame du Mano Solo. Boa Onda. Plus tard, on s’endort comme 2 gosses, bercés par le ressac de l’Océan. La sensation d’être dans un repli du monde, calés dans un observatoire naturel, au bout de la côte Alentejo. Perdu dans l’accordéon du temps, au beau milieu du courant des jours, qui n’en finissent pas de s’allonger. Le sentiment brûlant en tout cas de s’être respecté dans ce cri qu’on a mis en branle sur les routes, et de vouloir continuer à le faire dans le futur.  Quitte à être dans une roulette russe permanente. C’est le jeu ma pauvre luçette. Le lendemain le piano ira se planter au bout de la roche, un peu plus près du village, face aux vagues, en compagnie des pêcheurs d’Almograve. Tiré à flanc de falaise par 5 hommes. 
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On a passé l’année dernière dans l’Est, le Portugal est en crise..on se demande qd même assez souvent dans quelle Europe on va mettre les pieds. On repart, cap pour l’Algarve- la dernière région du sud, ligne droite avant l’Espagne-. 

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Au portugal, on nous a soigneusement implanté au quotidien la formule : « côte Alentejo= rêve / Algarve= retour direct en Alentejo». Pas loin d’être vraie la formule, si ce n’est qu’après une évasion sur le littoral saubvage de la cote L.A, on tracera comme des flèches sur l’ambiance saturée-bétonnée de l’Algarve pour arriver plus rapidement en Espagne. L’info tourne autour des indignés et du comcombre tueur.. C’est parfait: on est aux portes de ce pays en franche zone d’actualité exotique.

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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 20:44

Lisboa, 24h sur 24

 

-.With-Curiosity.jpgPhoto: Installation du piano-Pinceau, "With Curiosity", Praça do Comercio, le 9 mai 2011 à 12h41


  Les chassés-croisés des vélos en mode continu:  le trajet récurrent entre le quartier historique d’Alfama et Benfica, en banlieue. La cartographie des espaces investis en musique par le piano, par son bouillonnement. Entre autre sur Lisbonne, le premier grand atelier aussi qui nous permet de construire une création éphémère de l’instant qui sera mise en place pour 2 heures de représentation, sur la place principale de la ville.( + de détail tout en bas de l'article)


 ...On arrive toujours pas à raconter la densité sur le blog de ce qui nous est donné de traverser au quotidien.  L’impression de se répéter ici : et c’est  frustrant, mais positif: la vie dépasse la toile. Et en temps réel, c'est à dire au présent le plus radical, tout se passe en vol plané. On est embarqués dans un processus de création, à 200% . Un acte qu’il conviendra de détailler/définir plus tard, avec du temps au retour. On a dans la tête une valse de points de vue et aucun jour qui n’ait les mêmes codes que le précédent.  Au milieu de tout ça les jours s’empilent..ils s’entassent en gros dossiers au dessus de nous, surtout lorsqu’il s’agit d’en rendre quelques tranches pas encore bien digérées via le PC..

Alors si fallait faire un zapping lisboète à bord de l’histoire  de ce piano en mode shuffle,  ce serait :
3 semaines
1 Pianotrip au milieu des requins , dans le plus grand aquarium d’Europe : l’Oceonario
1 pianotrip à Porta Del sol sur les hauteurs du quartier mythique d’Alfama,
1 Pianotrip à jouer « Via con me », de Paolo Conte....A Paolo Conte, accoudé sur le coffre du piano
1 conférence musicale avec projection in vivo à Post, une coopérative culturelle
1 installation qui fait parler le piano en déroulant un message de 20 mètres, à monter à 2
1 Mise en accord et révision technique du Piano
 1 catastrophe naturelle de grêle (diffusion CNN)  qui inonde le local où on est basés, suivie dans la même aprèm par 1 Critical Mass
10 interviews, dont 1 repas face à l’océan, chez un présentateur TV
 

Beaucoup d’autres Pianotrips improvisés dans l’inattendu : sous le coup d’un passage intra-muros, ou en prolongement de la complicité d’une rencontre, d’une vie de quartier organisés à plusieurs: à la tour de Behlem, sur les toits d’un building bétonné au quartier résidentiel telheras (où nous étions logés, en périphérie), Praça do Comercio, belvédère de San Pedro de Alcântara...

 

Alors non. On aura donc pas visité Sintra, ni la côte huppée de Cascais, on aura pas pu jouer au Cristo Rei le monument mythique qui surplombe la baie,ni dans le port marchand entre les containers,  pas vu de spectacles de Fado (même si Mariza, Amalia ou  Ana Moura ont tourné sur le lecteur MP3). Mais on aura vécu 3 semaines compactes,  intraduisibles ici, en mode rafale. Tout seuls, ça n'aurait pas été la même.  La complicité de Cristiano nous a permis de monter le pianotrip de l’Oceonario , Antonio d’investir le lieu de Post ( Le Janot en sécurité la nuit+  organisation d'un concert), Raf nous a permis de créer le pinceau à l' atelier , Joaõ de nous ouvrir les portes (d'ascenseurs) pour jouer le piano sur  les toits du quartier de Telheiras. Et j'en passe...


A tous ceux qui nous souhaitent  encore « bonnes vacances » sur la route, on leur répond sans plus s'attarder : « Bon préjugés. »


Autant résumer tout de suite : notre meilleur compagnon bouffe à Lisbonne : le sandwich jambon-beurre flanqué  d’un pastel de Nata, parce que Rapide comme l’éclair. Ce qui ne nous a pas empêché Lou de flamber à plusieures reprises des canards au whisky / porto, et les servir à la crème,  accompagnés d’échalotes confites au vin rouge + pleurotes farcies au beurre ail-persil. Faire manger nos hôtes: Une manière comme une autre de retourner  l’accueil, participer, dire merci. Au cours de la traversée, chez les habitants,  il y a des trocs de cours de français, d’espagnol, des boeufs musicaux chez des inconnus qui ouvrent leur seuil, faisant perdurer le chemin. Chris qui répare un vélux qui fuit ou une hotte en panne. Ou d’autres  encore. On compose à chaque fois avec ce qu’on a, et ce qu’on peut. .  

Le dernier soir,  seule soirée à sillonner les rues pavées sinueuses de Bairo Alto, le quartier festif de Lisbonne by night.Mais la tête et le corps sont vides.

 

Bulle de souvenir

Le Pianotrip du 25 avril
web-IMG_8972.jpgJour de la commémoration de la Révolution des Œillets. Une centaine de passants  est venue se comprimer en dépit d’une circulation hurlante sur le petit terre-plain en face de la gare centrale de Rossio. Une réunion d’inconnus, en meeting spontané sur un petit plot de béton, où on se sent- me dit une femme- comme émargés du bruit, évadés sur un îlot. C’est vrai qu’il a la forme d’un ilôt, ce terre-plain. Des révolutions douces en résonnances: un vieux monsieur se courbe pour déposer un œillet rouge sur le clavier. Un "cravos" e un  clavier. La fleur rouge et le piano noir. Politique mise à part, on ne peut qu’apprécier la teneur de ce qui s’est dégagé au temps 0. Un imprévu.

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La capitale.
En général, on ressent pas mal le stress des grandes villes en débarquant à vélo..Le premier jour d’entrée dans la ville, le rythme et le relationnel changent radicalement tout au long de la journée. Bien percutant à vivre. Ici, à Lisboa, c’est plus doux. Une capitale où la ville coule plus tranquille que certaines autres en Europe : certains quartiers entièrement piétonniers, la mer pas loin, un relationnel plus détendu qui fait plaisir, du soleil.


L’énergie à faire bouger la ville déborde. C’est en tout cas notre vécu ici, au gré des gens des différents bords qu’on a rencontré. Les vies de quartiers qu’on a approchées préservent leur liens quitte à les réinventer : un groupe de danseurs rénovent 2 fois par semaine un quartier qui s’émiette, à danser en performance sous les fenêtres des gens esseulés ou nettoyer/restaurer les pavés. Dans la banlieue du quartier Benfica, un jardin potager est né et pousse en barricades, pile au milieu du gazon ras d’un grand parc bodybuildé qui mènent à 2 tours d’un centre commercial. Les légumes sont la propriété de tous les résidents qui vivent au sein des barres d’immeubles. Le potager au milieu du parc, c’est un étendard ostensible qui se lit à l’œil nu, au milieu des grandes tours quand on y passe. Les assos de vélos sont en mode activistes, infos et événements circulent en flux continu,  et les ramifications naissent très rapidement via « la mailing-list "qui compte fréquemment de nouveaux destinataires. Devenue une institution cette "mailing-list": on la prononce dans le milieu avec l'air grave, quand onen vient à la mentionner. WEB MALLE POSTIMG 1623
Lisbonne ça a été aussi pour nous Alfama  et cette réalité encore intacte de vie de quartier authentique où les gens semblent plus détendus,. Avec les petites vieilles qui étendent leur vie de quartier à l’image du linge qui pend aux fenêtres. C’est  aussi pour nous les centaines de bâtiment de l’hyper-centre  qui partent en ruine, et des investissent immobiliers massivement bétonés en périphérie. Des affiches politiques pour les ré-élections et des pancartes anti FMI essaimées un peu partout, un smic à 400 euros.

Pendant ce temps-là

Quand on part de Lisboa,  les ondes et écrans affichent  : Scandale DSK versus Bébé présidentiel, restriction des mesures au volant en France, la mort de Ben Laden, Afrique : Emeute en Syrie, Guerre en Libye, motus en Arabie Saoudite, que ce passe t-il au sud de l’Europe avec l’immigration au frontières qui déborde, le 1er avion solaire effectue un vol de 100 kms depuis la suisse, tremblement de terre à Lorca, en Espagne, le FMI arrive au Portugal, pour une première tranche.

On quitte la ville. Bien fort à vivre,   de se relancer à 2, un ptit matin, à se refaire en route de sortie le parcours silencieux de ce qu’il s’est passé ici.. Ricardo un passionné de vélo, pote d’Antonio, a résumé notre expérience a lisboète comme ça : « Au début je vous parlais de tourisme mais finalement à vous suivre, Lisbonne, vous y avez vécu et  travaillé en temps réel, pour le tourisme vous repasserez ! » Oui, on repassera Ricardo. A Lisboa, on y a été accueillis comme des rois. En partant, c’est des amis qu’on laisse ici. Direction, L.A.  Littoral Alentejano.

 

UN PIANO-PINCEAU S'EST EXPRIME SUR LA PLACE PRINCIPALE DE LISBOA

retour photos: Quelques bribes, en bas,  du montage de l'installation à l'atelier Post.   36 heures de travaux à 2 dans un atelier, pour une installation éphémère de 2 heures pour aboutir a 1 piano-Pinceau qui déroule un message de 20 mètres en instant musical.

 

Peindre.  peindre  à perdre haleine. Peindre à s’en faire mal au cœur, à se broyer les rotules..On a peint jusqu’à en casser les pinceaux..

En savoir plus sur Lisbonne ..direction Malle aux trésors, avec quelques portraits qui viennent compléter le tableau.

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 20:00

Hit Hit Eat the road D'Jack!
Monsanto -> Lisboa


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On quitte Monsanto, avec les jambes qui démangent, l’envie de tourner les jambes, et arrêter les tournes-boucles du cerveau. Les beaux jours arrivent, les jours se rallongent, tout fait que nous pouvons redécoller.

Juan, notre voisin mexicain, nous dit au revoir d’une main, une bougie parfumée dans l’autre, à l’entrée de la résidence artistique, complice. La veille, on a pianotripé dans les ruelles escarpées de Monsanto. L’arrivée à bord du Janot en haut de la rue principale (pente à 15%) est d’anthologie : Lou sur les pédales, le moteur électrique à toute balle...Et 5 gars à l’arrière qui aident à pousser ! Des notes qui jaillissent sur la petite place de l’Eglise (le Curé, ancré en figure pérenne de la vie quotidienne ici, il est dans le coup ;), un adufe ne tarde pas à venir accompagner le pianotrip, notre voisin déclame un poème .. Des notes après, devant le petit négoce de la tia Alice, qui n’avait pas pu s’y rendre et qu'on aime...Pour finir carrément à l’intérieur de l’office du tourisme, escortés par Carlos, le responsable (the hero of the day, ce Carlos : à pousser Janot, décharger, aider à traîner le piano, ouvrir les portes,.. ). Là, c’est la "fechta" : Joaõ, patron-tenancier de la taverna Lusitana ferme son bar en plein samedi aprèm pour débarquer avec sa cornemuse, Juan sort un nouveau poème sur un son de radiohead au piano, quelques femmes nous chantentà capella un extrait de chants traditionnels pour la Pâques ici (patrimoine immatériel de l’humanité en candidature cette année). "Fechta e fechta"!

Ouaip, y’a pas à dire, on repart le cœur bien boursouflé d’ici. 2 mois, à Tisser des liens qui restent. Merci Paulo de nous avoir fait découvrir ce petit coin de Paradis. On décolle avec des souvenirs plein la tête. On pense à Hélène, Antonio, Fernanda, Iguiberto, Célina, Joao, Juan, Alicia, Héléna, Carlos, Alducina, le policier, Steeve, Paolo, Joey,  Gira & Makaka aussi..tous quoi ;)

Nos batteries humaines sont ravigorées, la mairie d’Idahna-a-nova nous aura donné des conditions idéales pour développer en acharnés une bonne partie de l’artistique du projet. Tiens d’ailleurs, pour ceux qui ont pô vu: il y a une nouvelle partie de ce qu’on développe [ici]. (nouveau site + galerie images)

 

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Des gros titres et des pointillés

Quand on claque la porte de la résidence à Monsanto, le premier minisitre vient de démissionner au Portugal, l’état de crise financière explose dans le pays, l’Afrique craque et hurle sous les stratégies et les révoltes, elle continue de s’entre-déchirer avec des relents de cacophonie internationales, et le Japon suit un thriller médiatique sur une éventuelle Catastrophe à Fukushima..alors qu’il est réellement touché par un tsunami... 

A écouter tout ça on sent  vraiment que c’est la crise partout mais justement à bien l’écouter, ça nous confirme surtout qu'on a plus qu’à la surpasser cette réalité médiatico-dramatique, ca nous ramène en tout cas de manière inscisive aux choses auxquelles on croit, connectés au monde réel d’un quotidien vécu au présent, un présent basé sur le feeling des relations humaines : Le contact direct. La curiosité est au pire un vilain défaut. Casser ce ressenti basé sur les news qu'on nous donne à voir/entendre : la peur. Faire quelque chose de positif dans ce monde, une chose à laquelle on croit, suivre ses envies et ses impulsions, s’écouter. Toc-toc-toc qui est là ?

Personnellement on a dépassés nos limites depuis longtemps. On vous épargne ces rendez-vous ponctuels kafkaïens par mails et/ou téléphone, ceux que tout le monde vit. De Monsanto, on repart concrètement avec...rien en poche (pas-un-kopec de soutien, tant de nos anciens partenaires que de futurs potentiels), mais on est pas prêts à accepter des mécénats déguisés en sponsoring sans aucune éthique. "Vous comprenez, c'est compliqué dans l'époque actuelle..C'est la crise.." Oui, oh ça oui, on comprend bien Madame, que ça puisse être compliqué..Tous les jours on comprend.

 Utopistes ? peut-être, si refuser d’utiliser notre tripoteur comme un espace publicitaire, ou faire de notre voyage un support-marketing alors oui. Préserver la poésie d’un piano sur un vélo qui voyage à l'instinct nous paraît essentielle. Si vous souhaitez nous Aider [ici] c'est possible, et ça pèsera d'ailleurs sérieusement dans la balance des kilomètres/mises en scènes qui lui reste à parcourir, à ce piano!

Revenons plutôt à notre quotidien pépère, de ces derniers temps, dans le vrai temps zéro du présent donc, à bord de ce piano qui avance au soleil : on part du village le plus portugais du Portugal avec des potes, et des fruits offerts par le maraîcher du dimanche, dans le panier de Zorba. 

La première semaine.

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60km séparent Castelo-Branco de Monsanto.  On connaît un peu la région. Le Portugal a ce quelque chose de resté intact : une curiosité positive, une ouverture et une douceur qui s’apprécie particulièrement. On commence à comprendre et à mâcher quelques mots de cette belle langue qui chante. Mais comme ils nous le disent, même si nous avons cette racine latine en commun, c’est une langue très difficile : on confirme ;)

Fin mars, Les permiers kms ont été un régal, un goût de Monsanto qui se prolonge le long de la route. Des petits moments musicaux avaient été calés un minimum dans les villages voisins, au hasard des contacts: un bon moment pour s’éloigner tranquillement du village paisible (enfin paisible...Sauf quand il se fait assaillir par une marée de touristes en auto-car! ;) 

Sur la place du village de Relva, petit pianotrip avec les 2 écoles de Relva et Monsanto. Les enfants ont pu écouter l’histoire de ce piano voyageur, mais c’est pas tout : ils ont lâchés leurs mondes musicaux avec des improvisations en duo à la clé.   On repart avec un beau bouquet de fleurs (qui vient rejoindre les fruits du panier de zorba) et la promesse de l´institutrice de nous envoyer les dessins de ce qu´ils en pensent, du piano sur un vélo qui débarque à Relva.

Puis sur la route de Medelim, ou on reste une semaine (10 km plus loin). Pianotrip à la maison de retraite d’ici, la réalité d’un bled de petit vieux que le maire actuel s’efforce de relever, au jour le jour. Medelim em movimiento. Une sacrée rencontre. 

Les premiers bivouacs  

On se croirait dans des immenes jardins privatifs, mais c'est 100% sauvage. Les soirs, à la tombée de la nuit, On plante la tente, calés au milieu des fleurs, ou sur les hauterus du Tage, qu'on rejoint vite. Pour nous la tente c’est vraiment notre maison. On a développé un certain feeling avec ces nuits en tente : LE lieu où on peu se retrouver, se recentrer. Un repère car c’est un lieu qui ne change jamais depuis l’intérieur. Sans doute le seul de tout le trip d’ailleurs.  C’est NOTRE maison à nous. Le lit est tjs au même endroit, les valises aussi. Un lieu où on souffle. Bref, ces premières nuits dans la tente nous replongent direct dans l’aventure, et ...Ouahhhhaa, c’est fort de repartir. Les poches plus vides que jamais mais le tripomètre est au Maximum, le « marre » d’un monde où tout va toujours mal, aussi. Envie d’aller plus loin que ça. De regarder et de dépasser. De Triper.

 

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Castelo Branco, Théâtro Vàataõ

Les jours sont exceptionnellement chauds pour la saison, les premiers coups de soleil nous régalent: on se croirait en plein mois d’août mais non on est bien début Avril. Idéal pour nous: le soleil nous pousse avec les panneau photvotaiques. On avance pratiquement uniquement grâce à eux. Traduction sous-jacente: les batteries sont presque mortes. La bonne nouvelle: nous devons obligatoirement acquérir de nouvelles batteries à Castelo Branco .

 En arrivant dans la zone industrielle de la ville, Gabriel et Joaõ nous accueillent avec un gros smile et de l’eau fraîche. On ne les connait pas encore mais Gabriel nous souhaite la bienvenue. Apres une petite discussion du pourquoi du comment on est ici, et du pourquoi du comment il s’est arrêté pour nous filer de l’eau (fait chaud vingt diou !), il nous nous explique qu’il fait partie d’une compagnie de théâtre et que si on souhaite rester quelques jours, on est les bienvenus. Nikel.

4 Jours à castelo Branco.

Un aller-retour en train sur Lisbonne pour aller chercher de nouvelles batteries. Grâce à la companie Vàataõ nous avons pu prendre le temps de les intaller avec tout le matériel nécessaire. Des gens avec qui nous avons passé de super moment (impros, discut’). 

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On reprend la route : cap sur Lisboa. Parés avec ce nouveau stock de batteries, on a une première journée avec.. 60 kms d’autonomie. 60 km d’autonomie les gars! Pour ceux qui suivent l'épopée,  c’était  ce qu’on avait envisagé à la base, mais les problèmes techniques du début ont fait qu’en réalité nous avions en moyenne que 20km d’autonomie..Une sacrée lutte au quotidien donc, pour avancer. 60 Kms d’autonomie/ waaaaaaaaaaaaaaaah_ou_ouuuuuuuu!! c’est bien plus de temps, d'esprit libre. On entre dans une nouvelle phase du voyage. Nous étions sans cesse à penser au relief (contrer ses contraintes), au prochain village pour recharger, et donc quelque part, tout le temps en train de calculer l’étroitesse d’une situation d’urgence au jour le jour. Là, on trouve les bienfaits du voyage a vélo sur ces routes gorgées de sun et d’odeurs de pins, à mieux voir le paysage défiler, des heures de méditations,  écouter de la musique en roulant, chanter. Intraduisible sur un blog, ça, comme impulsion au quotidien à bord. 

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En contrepartie de ces quelques jours de beau temps, la pluie nous arrête net à une centaine de kms de Lisbonne: des bonne grosses tempêtes.  La tente a un trou au sol, nos tapis de sol, bah ça fait belle lurette qu’ils sont éventrés (dès le premier mois je crois)..Et c’est pas encore à figurer dans la liste des priorités tt ça (d’abord 1 carte son, un enregistreur, un nouveau disque dur, faire accorder le piano..) Moralité :

Chamusca-Pianotrip.jpg 

 Chez les pompiers pour la nuit, une grande première pour nous. On fait la connaissance de Paulo Joaquim (chef), qui nous explique que c’est la caserne la plus accueillante de la région. Propos validé de suite: il nous propose de boire un coup, puis nous fait visiter la ville, l’histoire de la digue, pour finir dans un bar autour de plusieurs verres. Ce soir-là nous avons eu une chambre privative 300 m² : le gymnase. Comme des papes qu’on est.  Nous étions à deux doigts d’organier un pianotrip DE FOU avec les pompiers (en barque, pour se rendre en musique dans le château d’Almourol) mais la pluie aura raison. Pour marquer le coup, Paulo nous offre deux écharpes avec l’effigie des Bombeiros de Chamusca. On les a sur le cou, quand on part. 

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Direction Lisbonne, sous la pluie. Ca a l’air de sentir de bon en cette direction :  Cristiano et quelque personnes qui nous suivent depuis un bout de temps par facebook nous attendent... Demain Lisbonne !! Mais ça c’est une autre histoire...

 

Et pour ceux qui ont facebook, plusieures fois par semaine on poste des nouvelles : http://www.facebook.com/pages/pianotripcom/237712035556

En écho à plus haut, participer/aider à l'avancée du piano en Europe[ici], c'est possible, et ça déterminera aussi le nombre de kms et la qualité du son à ramener + les mises en scène qu'on pourra continuer de faire circuler au présent dans le continent. Alors Merci d'avance. 

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 15:25


Portugal, région Castelo Branco (à 50km de la frontière Espagnole)

  Monsanto

On reviendra pas sur Le mauvais épisode du 15 décembre au 15 janvier, un de ceux qu’on a jeté derrière nous, avec une moue de dégoût, il est resté à une trentaine de bornes de là où on vous écrit. 

Même si à  priori, on n’est pas fan de ces situations, on n’a pas dérogé à la règle des bad expériences de voyage : en position Game over,  le phénomène du "dos au mur" a fait surgir un mécanisme de porte de sortie hallucinant. Au moment où on était  pas mal en bas, qu’on pensait arrêter, rentrer en France, les appels qu’on avait lancés 3 jours avant ont fait l’effet d’une grue géante qui est venue nous repiquer depuis notre bout de terre pour nous déposer avec attention 30 km plus loin, dans de toutes autres conditions, face à une porte qu’on espérait plus, et grande ouverte !

Une  incroyable chaîne de contacts, faite des gens rencontrés depuis l’Italie a ondulé par mails, téléphone, facebook, jusqu’à nous. Elle a rebondi depuis Venise, est passée par Porto, pour  tressauter jusqu’à la région de Fundaõ, puis Castelo Branco. La mairie d’Idahna-a-Nova nous reçu dans  leur résidence artistique, en timing d’intégration record. L’accueil chaleureux de Paulo, le responsable à la culture, nous a vraiment permis de faire un gros reset, nous rincer, et se remettre au travail, cette fois à l’intérieur d’une maisonnée toute équipée. Cette résidence, elle est basée à Monsanto.

A Monsanto , le 18 janvier, on pose  les valises... et le piano.

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 La première fois en bientôt un an qu'on POSE les valises quelque part à bien y regarder. Concrètement, là, depuis 3 semaines, on continue à s'émouvoir devant la baignoire, à s'extasier quand on se brûle avec l'eau chaude à l'évier, ou de mettre des courses dans des placards, entendre le feu crépiter. Ca fait bizarre aussi, dans les détails,  de voir l’incroyable vitesse à laquelle une poubelle de déchet ordinaire se remplit, chaque produit du quotidien étant soigneusement sur-embalé.

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Le piano fait comme s'il avait un destin ordinaire: une petite vie planquée dans le salon. (Enfin planquée, façon de parler, parce que ça arrête pas vraiment les gammes..).On est installés dans une maisonnée de 50 m carré. Monsanto, c’est un village perché à flanc de montagnette, à une cinquantaine de bornes de la frontière espagnole. Un bled où vivent  environ 80 petits vieux en hiver mais jusqu'à 10 fois plus en saison. 2 restos, une pharmacie, 3 bistrots, 2 mini-mini-superettes (dont celle d'Alicia, la propriétaire âgée de 80 ans qui a une patate débordante et nous chouchoute à chaque passage, on l'adore). Ce village, il est magique. Cerné de blocs de granites gigantesques. Pas mal de maisons d'ailleurs sont taillées à même la roche.  Un vrai paysage lunaire, surmonté en prime par les ruines d’un château, tout au sommet, et une vue sur   360° à 80km à la ronde. Il n’y a plus qu’à choisir son rocher, et ne plus en bouger. Calage intégral.  On commence à faire la connaissance des gens ici.

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Les portugais connaissent bien la France, énormément de personnes, encore aujourd'hui partent y travailler ou ont leur famille dans l'hexagone. (Aussi en Espagne et Allemagne). Au niveau de la langue, c’est hallucinant : les portugais comprennent et parlent très bien le français. Même ceux qui n’y sont jamais allés. Oui, on dit bien hallucinant, parce que de tous les pays qu’on a traversé, aucun n’a de pratique du français au quotidien, préférant souvent l'anglais, l'allemand voire l'Italien dans les pays de l'Est. Ici, c’est la fête. Faut dire que jusque y’a pas longtemps, le français était la seconde langue enseignée obligatoire. Et c’est dû aussi à la proximité des deux langues. Dans les petits villages perdus, imaginez nos têtes quand dans le premier café, on nous sort l'addition dans notre langue!

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Ca fait deux mois qu’on est au Portugal. On l’a sûrement déjà dit, les paysages de la région du centre Est du pays sont  juste magiques. La région immense est casi désertique: des grandes plaines et vallées qui sont parsemées de petits villages, avec des fermes et domaines impressionnants, mais souvent désertés. Partout orangers et citronniers regorgent de fruits. Des oliviers centenaires jonchent les sols. On vient de terminer  d'ailleurs la saison des olives, qui passent à la presse traditionnelle, un peu partout. Les cactus fréquentent les eucalyptus et les chênes lièges (parmi les plus gros producteurs au monde, dont une bonne partie viennent boucher et déboucher nos bouteilles, par exemple). La nature y est splendide, entre rochers et sources naturelles. Niveau climat, on imagine que l’été, ça se transforme en fournaise, pour l’instant, le temps reste doux (0 la nuit, 15 le jour). Même s'il fait un peu froid, le ciel bleu chaque jour nous montre que les jours grandissent à nouveau.

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Beaucoup de personnes vivent de la terre, avec peu de moyens. Les médias scandent la récession économique du pays tous les jours (mais bon..Quel pays du continent ne donne pas en ce moment dans la dépression médiatico-économique..?) Bref, ici, la nourriture du quotidien en hiver, c’est surtout du chou, des patates. Avec de temps en temps de la morue, du jambon et des saucisses-maison. Bref, du 100% local. Obligés pour la plupart de vivre de la terre, avec l'entretien d'un petit jardin personnel. Le salaire des retraites, c’est en général pas plus de 300 euros, de quoi payer les factures (l’électricité coûte une blinde ici), vite fait l’essence, les assurances, basta. Du coup, manger de la viande ici, c’est juste la classe. Ca n’arrive pas tous les jours. Et même si une fois par semaine à Monsanto, un camion de poisson « frais » arrive et qu’une navette municipale permet d’accéder à un grand hypermarché Jumbo de la région,  il n’y a qu’une poignée de plus fortunés qui repartiront avec un petit sac.

Idahna-a-Nova, c'est la deuxième région la plus grande du pays, point de vue de l'étendue. Sa superficie est énoooorme. Elle a la particularité d'avoir une municipalité à Idahna, dont tous les hameaux, petits bleds dépendent. Pour booster la région, honnêtement, l’équipe municipale détonne d’idées.  Les élus se bougent pour préserver les traditions et le potentiel des lieux. Un géo parc naturel est développé. Les petits villages sont émouvants. Ils se transforment pourtant petit à petit à « musées architecturaux »,  les jeunes étant la denrée qui se raréfie. Beaucoup préfèrent évoluer à l’étranger, à la ville, à Lisboa, ou sur la côte. Ici, nous, quand on débarque, on est dans le luxe du calme, et la volupté d’un cadre de vie simple, qui invite à inspirer profondément et se détendre.  

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On a été voir le spectacle de chant traditionnel de la troupe du village.
Si vous voulez voyager un peu, vous pouvez les écouter en cliquant ici. (2ème et 3ème chanson).
Ca vaut un article dans la Malle aux trésors, bientôt.

 

Un Pianotrip au centre culturel Raiano

L’équipe municipale a bien adhéré au concept et voulait pianotriper. Sa proposition : jouer à l’auditorium, pour l’anniversaire du centre culturel de la région.

En nous ouvrant la résidence, Paulo nous dit : « On s'est amusé du concept avec le conseiller culturel : ça vous branche si on joue avec les codes de l’espace Raiano, et que les spectateurs se retrouvent insérés dans la mise en scène,  à s’asseoir sur scène face aux gradins, à côté du piano en bout de scène ? On jouerait tous en face des 200 places vide du coup.  Raiano, ça veut dire « à la frontière de », et ce n’est pas qu’à cause de la proximité espagnole : on aime tenter des nouveautés ici. »

« Zam ! » qu’on a rétorqué.

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Le 2 février du coup, on a fait ce concert, tous en proximité, sur la scène.

...Pas pu s’empêcher de débouler sur scène en vélo, et trip oblige, en tenue de l’Equipe de France svp ! Et même temps, le hasard fait bien les choses. Parce que le foot, c’est chose sacrée ici,  et qu’on était jour de match national. Bilan, un super moment qui s’est confirmé quand ceux présents m’ont confirmé à la fin qu’ils n’avaient pas regretté  d’avoir loupé le match :)

Depuis, on continue de se régaler avec quelques personnes de la région, à imaginer des nouveaux posages de piano pour les beaux jours, ici, affaire à suivre...

 

Le présent depuis notre lucarne

Monsanto7On se repose. Gros lâchage de pression. On renoue avec la vie de sédentaire en lieu fixe à Monsanto, où le temps passe avec une saveur toute particulière : celle de toujours s’étonner dans nos promenades dans les murs, et découvrir de nouveaux sentiers, de nouveaux blocs de granites, de nouvelles ruines et histoires anecdotiques qu’on adore amasser. On chine.

Etre en lieu fixe, dans une maisonnette, ça nous permet de bosser à fond. C'est-à-dire de rénover le matos des vélos de fond en comble (le triporteur est en partit un prototype, ya des évolution a faire...on bosse avec les partenaires), s’asseoir en général 6h par jour en face du piano,  continuer d’alimenter  + de transformer le site. (Vous avez vu ? il est tout neuf.) On a ouvert une nouvelle galerie axée sur  l’aventure en image, qui ne demande plus qu’à évoluer avec le voyage, et le temps pour l'enrichir, quand il se débloque.

A partir du printemps de cette année, quand on redémarrera, on aimerait mettre les watts sur la vidéo et le son de ce qui se passe dans cette virée. Du matériel à acquérir, donc. Du coup on cherche de nouveaux partenaires,  une sacrée lutte. Un combat par mail, et par skype, pas simple, surtout depuis l’etranger.  Pas gagné donc , mais on tourbillonne pour faire en sorte de s’équiper ou s’entourer à défaut.

Voilà, On se repose, on planche. (re) depart en avril, avec l’envie d’affronter un quotidien unique, une nouvelle expérience qui s’annonce ultra forte. Cette fois sur les route d’Europe de L’Ouest et du Nord !

A bientôt !

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 18:27

 Tarifa, l'Episode de l'Auberge espagnole

(Flashback)

Début décembre. On est retournés sur le continent : on a remis les vélos dans un ferry. L'Europe n'est pas loin de Tanger.. 12 km les séparent, c'est à dire 35 minutes de traversée. Arrivés sur l'autre rive, on a accosté à Tarifa (Espagne).

Tarif 1

Tarif 2

  Tarifa, ça se traduit par le pays du vent, en mémoire. A décorner les boeufs, avec l'océan atlantique qui rejoint PILE ici la méditerranée.Assez fou. Un endroit unique et propice à l’évasion, à la sortie du port : se planter en bout de rue, entre 2 plages de sables qui se regardent, là où l’océan atlantique se mêle à la belle bleue, dans des rafales de vents. Classe comme première image d’entrée. On ne devait pas s'attarder dans le pays, sachant que la fameuse résidence européenne nous attendait pour la fin de l'année au Portugal, dans la région de Fundaõ. Nous sommes restés dormir au Melting Pot, une auberge de jeunesse à Tarifa,. Au passage, c’est sans doute la première qu’on ait fait depuis ces 10 mois.

 

 

Mais dès le premier soir, à nous retrouver attablés dans la cuisine de l'auberge entre allemands, français, américains, vénézueliens, italiens... et munis de  guitare, accordéon et improvisation chant...tout cela  a fait que la dite soirée s'est retrouvée prolongée.... en semaine. Tout le monde était de passage pour une soirée à la base, mais cette combinaison improbable et ce noyau festif a fait que tout les soirs, la magie revenait au galop, et  les lendemains, la fatale question du « tu pars aujourd’hui ? » se voyait recalée quelque temps plus tard pour un « Nan, on va plutôt se refaire une impro barbeck ce soir, ok ? ». Les jours sont vite passés. On s'est bien éclatés, à partager nos tranches de vies, à l’occidentale..Une décontractade toute peinarde. Un calage dont on avait besoin.

Short Panorama des nationalités à bord

les français partaient faire un tour du monde à vélo en récoltant les rêves d'enfants en son & vidéos (plus de détails sur leur projet: www.lerevomatique.com), Wolfang (allemand) partait en Afrique retrouver sa copine et poursuivre son chemin en musique, les vénézuéliens et américains faisaient des études de droit Erasmus dans le nord de l'Espagne. Pour la blague, Lola, la patronne nous a confié qu'elle passait les meilleurs moments de son auberge , tout ce tintinmarre plaisant l'a conduite à nous inviter à des apéros mythiques dans sa vinothèque. Bref, tellement bien passé, que ....les employés de l'auberge, qui vivaient eux en collocation, nous ont même invités à la fin "pour nous éviter de payer la nuit" . Surtout pour faire la fête, soyons lucides ;) 

On risque d'ailleurs de recroiser ce beau monde sur la route, car certains souhaitent nous rejoindre courant mars, et qu’on repassera par Tarifa.  

 

 

         

Tarif 8

 

Nous sommes arrivés au Portugal mi décembre, dans la région de Fundão. Environ 4000 kms de parcouru avec la pensée d’une halte régénératrice ici. Les dernières bornes se sont parcourues en camion, suite à une roue plus que tordue (merci les Revos pour le chargement inoubliable du matos dans le port de Tarifa !!). Pas de soucis à se faire, pour les puristes de l'écologie: ces bornes,on va les re-parcourir à vélo, quand on passera à nouveau en Espagne par la côte portugaise, courant du mois de juin prochain si tout va bien. 

 

 

On part de Tarifa, avec des images pleins la tête, du style:

Tarif 5

 

 




 

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